Don Giovanni
Opera en deux actes de W. A. Mozart
Livret de Lorenzo da Ponte
Version originale en italien avec surtitrages en français (optionnel)
Fiche artistique
Direction musicale : Martin Mázik
Mise en scène : Riccardo Canessa
Direction artistique : Luis Miguel Lainz
Création décors & costumes : Alfredo Troisi
Décors : Escenografía Barbaro (Florence – Italie)
Costumes : Sartoria Arrigo (Milan – Italie)
Chaussures : Calzature di Epoca (Milan – Italie)
Perruques : Mario Audello (Turin – Italie)
Solistes, Chœurs et Orchestre de Opera 2001
DON GIOVANNI , baryton
Giulio BOSCHETTI, Paolo RUGGIERO, Thomas WEINHAPPEL
LEPORELLO, basse
Alberto BIANCHI , Maurizio Lo PICCOLO
Donna ANNA soprano,
Linda CAMPANELLA, Berna PERLES, Gabrielle PHILIPONET
Donna ELVIRA, soprano,
Héloïse KOEMPGEN-BRAMY, Hiroko MORITA
Zerlina, soprano,
Francesca BRUNI, Daniela KARAIVANOVA
Masetto, basse-baryton,
Nikolay BACHEV
DON OTTAVIO – ténor,
Paolo ANTOGNETTI, Filippo PINA CASTIGLIONE
EL COMMENDADOR – basse,
Ivaylo DZHUROV
* Distribution à titre d'information, non contractuelle
Présentation de l'oeuvre
Note d'intention du metteur en scène
Je pense que Mozart – et avec lui Da Ponte, peuvent être considérés comme les plus géniaux librettistes de l’histoire de l’opéra, pour avoir donné une indication précise de comment devait être le mythe de don Giovanni, provenant des traditions littéraires et théâtrales en tenant compte de la différence essentielle entre l'illustration tracée par Tirso de Molina et celle de Molière – sûrement alourdies par les premiers symptômes de l’exercice philosophique qui a enveloppé les personnages à l’époque romantique.
Ils le firent en définissant leur travail de “comédie dramatique”, étiquette ambiguë et contradictoire de la coutume théâtrale napolitaine - il faut rappeler que la compagnie de Prague pour laquelle l’opéra fut écrite en 1787 était entièrement Italienne et se dédiait à se répertoire – et lui ont donné un titre qui contenait une morale “Le débauché puni” même si le nom du personnage fut ensuite ajouté au titre “ossia Il Don Giovanni”.
L’universalité et la constante validité du mythe nous démontrent que les représentations peuvent se déplacer au delà du temps et du lieu (“l’action se déroule dans une ville d’Espagne”, comme l’indique le livret) même s’agissant de superstructures intellectuelles dirigées par les idées issues du “théâtre de directeur”.
Je crois qu’en Terre d’Espagne, il serait légitime de présenter un Don Giovanni le plus essentiel et ressemblant possible à ses origines littéraires, qui sont celles de Tirso de Molina. Les créateurs Mozart et Da Ponte s’en sont rapprochés en outrepassant les vieilleries lyriques qui les précédaient, issues du modèle de Molière.
J’ai tâché de faire ressortir ce que je crois être la symbolique principale de l’œuvre, la statue équestre du Commandeur. A Salzburg, sous la forteresse de Hohensalzburg, dans l’ancien cimetière de Saint Peter il y a encore aujourd’hui entre les tombes, la statue d’un guerrier, pas vraiment imposante, cependant la tradition raconte qu’enfant Mozart en fut impressionné et en ait conservé un souvenir gigantesque jusqu’à la réalisation de Don Giovanni. Hypothèse suggestive, que la musique à chaque écoute semble confirmer.
Riccardo Canessa
Synopsis
L’action se passe à Séville en Espagne au XVIIe siècle.
Acte I
Ouverture
Le jardin de la maison de Donna Anna, la Nuit
Leporello monte la garde devant la maison dans laquelle Don Giovanni s’est introduit afin de séduire Donna Anna, la fiancée d’Ottavio. Soudain, Donna Anna se rend compte de la présence de Don Giovanni. Elle veut savoir qui il est et appelle à l’aide ; lorsque le Commandeur survient, il provoque l’agresseur en duel. Il est frappé à mort par Don Giovanni qui prend la fuite sans avoir été reconnu. Donna Anna est choquée et Don Ottavio jure vengeance.
Une rue près d’une auberge à l’aube.
Don Giovanni et Leporello arrivent. Donna Elvira, qu’il a séduite puis abandonnée, apparaît. Don Giovanni ne la reconnaît pas et essaie de lier connaissance ; lorsqu’il prend conscience de sa méprise, il s’esquive, la laissant avec Leporello, qui tente maladroitement de la consoler en lui présentant la liste des conquêtes de son maître. Elvira fait voeu de vengeance.
La campagne, le matin.
Une procession de villageois prépare le mariage de Masetto et Zerlina. Don Giovanni remarque Zerlina, qui lui plaît, et se débarrasse du fiancé jaloux. Dès que Don Giovanni est seul avec Zerlina, il commence à la séduire. Donna Elvira les rejoint et emmène Zerlina juste avant qu’elle ne cède. Don Giovanni rencontre alors Donna Anna et Don Ottavio. Donna Elvira, de retour, les met en garde contre celui qui l’a abandonnée. Don Giovanni répond à ses reproches en essayant de la faire passer pour folle, sans arriver à convaincre ses interlocuteurs.
Après son départ, Donna Anna pense avoir reconnu en Don Giovanni le meurtrier de son père, et raconte l’agression à Don Ottavio qui décide de la venger. Leporello informe Don Giovanni que les invités du mariage sont arrivés, qu’il a réussi à occuper Masetto, mais que le retour de Zerlina a tout gâché. Il a réussi à se débarrasser de Donna Elvira. Don Giovanni, extrêmement insouciant et joyeux, retourne au palais.
Le jardin de la maison de Don Giovanni.
Zerlina suit Masetto et essaie d’apaiser sa jalousie. Don Giovanni les invite tous les deux au bal. Leporello invite aussi Donna Elvira, Don Ottavio et Donna Anna, masqués.
Une salle de bal chez Don Giovanni.
Trois airs de danse se succèdent : menuet, contre-danse, et danse allemande. Don Giovanni entraîne Zerlina à l’extérieur, tandis que Leporello attire l’attention de Masetto. Lorsque Zerlina crie à l’aide, Don Giovanni joue la comédie en poussant Leporello de son épée, et l’accuse d’avoir voulu séduire Zerlina. Personne ne le croit, et la foule l’encercle, mais il réussit à s’enfuir.
ACTE II
Une rue, la nuit.
Leporello veut quitter son maître, mais Don Giovanni le convainc de rester et échange ses vêtements avec lui.
Elvira apparaît à son balcon et Leporello, déguisé, lui chante une déclaration d’amour. Elle le prend pour Don Giovanni et part avec lui. Don Giovanni chante alors une sérénade à la camériste d’Elvira. Surpris par Masetto et ses amis, le faux Leporello envoie les paysans à la recherche de Don Giovanni, puis bat Masetto avant de se sauver. Zerlina trouve Masetto et le console.
Devant la maison de Donna Anna.
Elvira et Leporello sont rejoints par Don Ottavio, Donna Anna, Masetto et Zerlina, qui veulent tuer le pseudo-Don Giovanni. Donna Elvira implore leur pitié, et Leporello se démasque. Il demande pitié, et réussit finalement à s’enfuir. Ottavio voit dans ces événements la preuve que Don Giovanni est bien l’assassin du Commandeur, et promet de le venger. Restée seule, Donna Elvira admet qu’elle aime encore Don Giovanni et renonce à la vengeance.
Un cimetière, la nuit.
Leporello raconte les récents évènements à Don Giovanni, qui rit aux éclats. Une voix provenant d’une statue lui demande de laisser les morts en paix. Sur ordre de Don Giovanni, Leporello lit l’inscription à la base de la statue : « Dans ma tombe, j’attends ma vengeance ». Le valet tremble de peur, mais son maître le force à inviter la statue à dîner. La statue hoche la tête et répond « Oui ».
La chambre sombre de Donna Anna.
Donna Anna demande à Don Ottavio de repousser leur mariage, ce qui l’afflige profondément. Peu à peu, elle s’apaise et lui confirme son amour.
Une salle à manger, chez Don Giovanni
Don Giovanni commence son repas, pendant que les musiciens interprètent des airs d’opéra. Donna Elvira entre, et essaie de convaincre Don Giovanni de se repentir. Mais ce dernier se rit d’elle. En partant, Donna Elvira pousse un cri de terreur. Leporello va voir ce qui se passe et hurle à son tour, car il a vu la statue du Commandeur qui s’approche, et frappe à la porte. Comme son valet refuse d’ouvrir, c’est Don Giovanni qui s’en charge. Le Commandeur entre, mais refuse de s’asseoir à table. Il invite Don Giovanni à dîner, ce dernier accepte et lui serre la main. La statue lui demande alors de se repentir, mais Don Giovanni refuse. Le Commandeur se retire et Don Giovanni est englouti par les flammes de l’enfer.
Tous les autres personnages entrent ; Leporello leur apprend ce qui vient de se passer. Donna Anna consent à épouser Ottavio après le deuil de son père. Donna Elvira décide de se retirer dans un couvent. Zerlina et Masetto vont se marier, tandis que Leporello veut trouver un meilleur maître.